Outre les infections du pis et la baisse de la fertilité, les boiteries sont l’une des principales raisons pour lesquelles les éleveurs doivent se débarrasser prématurément de leurs animaux. Des griffes saines jouent un rôle crucial dans l’obtention de performances optimales. Lorsqu’une vache a des problèmes de griffes, elle est moins encline à se rendre au cornadis, ce qui entraîne une diminution de la consommation d’aliments et de la production de lait.
Outre les conséquences économiques, les problèmes de griffes ont également un impact négatif sur le bien-être des animaux. Le coût des problèmes de griffes est principalement dû à :
Des mesures préventives peuvent donc permettre de réaliser des économies importantes.
Les problèmes de griffes ont des causes diverses, que l’on peut diviser en maladies infectieuses et non infectieuses des griffes.
Pour réussir à prévenir les problèmes de griffes, il est très important de contrôler autant que possible les principaux facteurs de risque. Ces facteurs de risque jouent un rôle crucial :
1. Réduire la pression de l’infection
Le maintien d’une faible pression d’infection est essentiel pour prévenir ou contrôler les maladies infectieuses des griffes. L’hygiène optimale de l’étable joue un rôle clé à cet égard. Les griffes restent sèches et propres lorsque les lattes sont exemptes de fumier, ce qui contribue à minimiser les problèmes de griffes. Les bains de griffes sont plus efficaces lorsque les griffes sont propres ; leur fréquence doit être adaptée à la situation de l’exploitation. Outre l’hygiène et les bains de griffes, il est essentiel de créer un environnement confortable pour les vaches. Les facteurs de stress et les risques de blessures (tels que les angles aigus et le surpeuplement) doivent être réduits au minimum.
2. Optimiser la nutrition
L’alimentation joue un rôle majeur dans la prévention des problèmes de griffes. Il est important d’éviter les vaches en surpoids ou excessivement maigres. De nombreux problèmes de griffes sont dus à l’acidification du rumen. Il est donc essentiel d’avoir une ration suffisamment structurée et d’éviter la consommation sélective. L’amélioration de la qualité de la peau et de la corne nécessite un apport équilibré en vitamines, minéraux et oligo-éléments.
3. Limitation de la charge des griffes
Il est important d’éviter que les vaches ne se tiennent trop debout pour prévenir les problèmes de griffes. Veillez à ce que les vaches ne restent pas inutilement longtemps dans l’aire d’attente avant la traite et évitez les surfaces inégales qui peuvent exercer une pression sur les griffes.
Le tableau ci-dessous résume ces mesures préventives :
Un environnement sec favorise la fonction de défense de la corne et de la peau dans le creux intercostal et au niveau de la couronne. L’allégement de la pression en position couchée améliore la circulation sanguine et alimente les cellules formant la corne en oxygène et en nutriments.
Une intervention rapide sur les animaux boiteux augmente les chances de guérison, réduit la pression d’infection et minimise le risque d’infecter de nouveaux animaux, en particulier si la cause est infectieuse (comme dans le cas de Mortellaro).
Vérifiez les griffes de toutes les vaches avant le tarissement et répétez l’opération 2 à 3 mois après le vêlage. La plupart des problèmes de griffes surviennent au cours des trois premiers mois de la lactation.
Le parage mensuel des vaches au début des chaleurs sèches, après 2 à 3 mois de lactation et pour les vaches qui nécessitent une attention particulière permet de prévenir les problèmes plus efficacement que le parage de l’ensemble du troupeau deux fois par an à la même période et de réduire le stress.
Utiliser les désinfectants de manière sélective (traitement individuel ou collectif) en fonction de la pression de l’infection et du stade des lésions.
Une bonne qualité de la corne et une peau saine des griffes sont essentielles pour une bonne santé des griffes. L’apport quotidien d’une ration équilibrée contenant des vitamines (comme la biotine), des minéraux (comme le calcium) et des oligo-éléments (comme le cuivre, le zinc, le sélénium et le manganèse) améliore considérablement la santé des griffes.
Une note d’état corporel de 3 à 3,5 au moment du vêlage et une diminution maximale de 0,5 à 1 point après le vêlage sont recommandées. Les vaches dont l’état corporel est faible sont plus exposées aux problèmes de griffes en raison de l’amincissement du coussinet adipeux de la griffe, qui absorbe les chocs et répartit le poids de la vache sur la griffe.
Les vaches dont le bilan énergétique est négatif utilisent également ce coussinet adipeux pour obtenir de l’énergie, tandis que les vaches surconditionnées surchargent leurs griffes.
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